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Journal d’un paddle boarder-Le tropical race de Genève.

May 20, 2025

Festina lente. Hâte-toi lentement.

Aah! Genève, la Suisse. Son vieux quartier, sa Cathédrale de Saint Pierre, ses organisations internationales, ses grands hotels, ses banques, ses montagnes, ses horlogers, son chocolat, son jet d’eau, son Lac Léman magnifique, ses hommes et femmes célèbres (Jean Calvin, JJ Rousseau, Henri Dunant, Albert Schweitzer,…). Un petit weekend dans la cité helvétique pour découvrir tout cela et plus et aussi et surtout pour participer au Tropical Race, une magnifique course de 10 km de Stand Up Paddle sur le lac de Genève/Léman.

Le départ était donné le dimanche matin 18 mai à 10 heures à proximité de la plage du Tropical Corner, Quai de Cologny. Si les conditions n’étaient pas “tropicales”, elles étaient certainement plus que parfaites. Ciel bleu, quelques nuages cotonneux paresseux, presque pas de vent, soleil radieux et bienveillant, eaux pristines, calmes et invitantes. Pas beaucoup de mouvement sur l’eau, à part quelques petits bateaux à moteur ou zodiac dont les vagues générés par leur passage au loin s’estompaient rapidement.

Nous étions une cinquantaine d’intrépides à nous lancer à l’assaut du Lac Léman sur 10 kms dans une ambience bon enfant et festive. C’est cela qui plaît toujours dans les courses de SUP. Personne ne se prend au sérieux, même si tout le monde fait les choses sérieusement (sur l’eau, il faut toujours rester humble et faire attention aux règles de sécurité). Les compétitions et courses sont toujours ouvertes à toutes et à tous et se déroulent en général dans une ambience de fête et de sympathie. Des courses de catégories différentes sont toujours organisées (courses enfants, sprints, courses courtes et longues distances) pour satisfaire tous les niveaux et c’était le cas pour le Tropical. Les équipes organisatrices sont toujours très accueillantes, bienveillantes, disponibles, à l’écoute, de bon conseil. C’était certainement le cas pour l’organisation du Tropical Race. Bravo à toute l’équipe.

Et puis c’est parti et on y va tranquillement. Enfin, moi j’y vais tranquillement. Certes il y a des participants qui se donnent à fond toute de suite. Mais pour ma part, n’ayant pas fait une course de longue distance depuis “un certain temps” et ne connaissant pas bien le parcours ni les conditions plus loin sur le Lac, j’ai fait mienne la devise de l’empereur Auguste “Festina Lente-hâte-toi lentement“.

Je dois avouer que je voulais aussi profiter de la beauté des lieux, les berges, les montagnes du Jura au loin, la majesté du plan d’eau qui semblait s’étendre à l’infini devant moi.

Quand j’y pense, il y a quelque chose de spirituel, voire de mystique dans la pratique du Stand Up Paddle. Quand on est sur l’eau dans un environnement aussi majestueux et naturel, on a souvent le sentiment d’être proche de l’essentiel. Très vite, chacun est dans sa course et se concentre sur sa tâche de pagayer. On se focalise sur le mouvement de l’eau, les petites perturbations sur l’eau qui risquent de perturber l’avancement de sa planche. On essaie de maintenir une cadence rythmée qui permet de tenir la distance sans trop forcer. Car 10 KM sur l’eau est long pour des escargots comme moi et il faut penser à bien doser ses efforts pour finir dans de bonnes conditions.

Et puis, le monde semble différent vu d’une planche gonflable à 50 mètres des rivages. On oublie les tracas du quotidien pour concentrer son énérgie sur la recherche d’une satanée bouée placée à 5 km du départ pour pouvoir enclencher la virée du retour vers la ligne d’arrivée et qui semble se trouver très, très loin. Et tout-à-coup, elle est là. Enfin! Et une surprise attend. Car, une fois la bouée rouge virée, on traverse le lac sur 20 mètres en direction du rivage pour contourner une bouée verte où une jolie sirène sur son rocher nous attend. Ca y est. on a fait la moitié du chemin et il ne reste que 5 km à faire (tout de même)!

L’envie d’arriver est forte, certes, mais je ressens une envie aussi forte de traîner un peu sur ma planche pour profiter du spectacle grandiose: les avions qui décollent ou atterrissent comme des cygnes à l’aéroport de Genève au loin avec les montagnes du Jura à l’arrière plan, les bateaux qui passent sir l’immense plan d’eau au loin, les remous sur l’eau qui obligent à accélérer subitement si on ne veut pas se faire renverser. Il faut constamment scruter l’eau pour profiter de la moindre vague qui pourrait pousser vers l’avant ou manoeuvrer en toute vitesse pour éviter d’être ralenti.

Et puis, de temps en temps, le bateau course qui vient me rappeler qu’il faut arrêter de se prélasser sur l’eau et qu’il faut bien finir la course un jour. Merci d’ailleurs aux équipes de sécurité qui ont bien veillé au grain et étaient toujours là pour motiver les retardataires.

Enfin, la ligne d’arrivée est en vue. Encore un petit effort mon petit Joseph. Il ne reste plus qu’à contourner la bouée rouge devant la ligne d’arrivée devant le Tropical Centre avant de couper la ligne debout sur sa planche (sous peine de disqualification!). Pas le moment de tomber.

Ouf! Ca y est. C’est fait. Hallelujah! La ligne d’arrivée est coupée. Un peu fatigué mais tout va bien et quelle sensation de satisfaction. Une bonne bière fraîche (voire deux) nous attend. Après l’effort, le réconfort!

Comme prévu, un temps de 2 heures et 5 minutes n’était pas parmi les plus rapides mais comme disait le grand sage Confucius, “il n’est pas nécessaire d’aller vite. Le tout est de ne pas s’arrêter“. Quelle jolie course. Bravo aux organisateurs, au vainqueur, à tous les autres compétiteurs et à toutes les autres compétitrices. Quelle façon magnifique de découvrir la ville de Genève. Même s’il y a encore beaucoup de voitures, je ne peut qu’être impressionné par la majesté de son Lac, par les plages bondées de monde et les espaces de verdure et de jeu qui permettent aux habitants et aux visiteurs de profiter de la nature.

J’y retournerai avec joie, d’autant plus que maintenant je connais un joli coin “tropical” où je pourrais poser ma planche. Il y a bien d’autres jolis coins autour du lac Léman et bien au-delà en Suisse bien sûr. Il y a aussi d’autres jolies courses dans le programme de l’Alpine Lakes Tours de 2025. https://alpinelakestour.com. Je m’y prépare déjà!

Si vous souhaitez pratiquer le stand Up Paddle en lac ou en mer, voici les règles de sécurité de base que j’applique:

  1. Utilisez un leash et portez un gilet de sauvetage
  2. Vérifiez toujours le matériel avant de sortir
  3. Portez les vêtements adaptés (casquette, lunettes de soleil, combi, chaussures adaptées,..)
  4. Vérifier la météo avant de sortir. Le vent est l’ennemi du SUPer. Ne sortez pas si le vent souffle de la plage vers l’eau.
  5. Sortez à plusieurs
  6. Dites à quelqu’un que vous sortez si vous partez seul
  7. Amenez suffisamment d’eau et quelque chose à manger
  8. Respectez les autres présent sur l’eau et soyez vigilants toujours
  9. N’oubliez pas la crème solaire, même par temps nuageux
  10. Restez humbles. La nature est plus forte toujours.

Happy paddle! Enjoy.

Salutations à tous mes ami(e)s suisses. Vous avez certainement un très joli pays.

Et n’oublions pas le célèbre jet d’eau de Genève. Quel spectacle!